Formation de Prad
- École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris
- UFR 04 arts plastiques et sciences de l’art, Paris I
- USC School of Cinema-Television (Cinematic Arts) Los Angeles
Activités artistiques
- Peinture acrylique
- Aquarelle, dessin
- Peinture numérique
- Peinture en atelier et en plein air
- Projets personnels et commandes
A Lire : Entretien avec Prad D’où vient cet attrait pour l’aquarelle ? Qu’avez-vous trouvé chez ces artistes du passé ? A quels artistes pensez-vous ? Peut-on vous définir comme un aquarelliste ? Alors on pourrait vous définir comme un artiste du plein air ? Pourquoi certaines de vos œuvres semblent abstraites ? Pourquoi cette limite aux paysages méditerranéens ? Pouvez-vous nous parler de vos peintures narratives ?
Pendant mes études aux Beaux-Arts, on m’invitait souvent à recourir à l’aquarelle pour préparer mes toiles. Cela ne voulait pas dire que cette technique était encore et toujours l’antichambre de LA peinture, mais surtout un moyen rapide de fixer l’objectif pictural. C’était le moment que je préférais et je produisais d’énormes quantités de petites images aquarellées. J’étais parfois déçu de perdre dans mes toiles le côté lumineux et aérien de l'aquarelle.
Mais c’est surtout en découvrant la peinture ancienne chinoise, puis par ricochet, les aquarellistes anglais du 19ème, que mon attrait pour l’aquarelle a été scellé.
Le traitement du sujet par la couleur est abordé de manière différente chez les artistes chinois et japonais. En occident il faudra attendre les révolutions picturales du 19ème (souvent influencées par cette peinture asiatique), pour retrouver des artistes qui vont au-delà du visuel dans la représentation du sujet. L’artiste contemporain chinois Ai Weiwei, explique souvent que dans la tradition chinoise, « quand on peint un motif, on ne cherche pas à reproduire fidèlement ce que l’on voit, on le représente, on le remodèle tel qu’il est à l’esprit et dans le cœur ». C’est la grande différence avec la tradition occidentale.
La première peinture chinoise qui m’a fortement impressionnée était une estampe chinoise de Jing Hao ou Fan Kuan représentant des falaises bleutées. Ce fut mon point d’entrée. J’ai alors recherché d’autres artistes orientaux qui traitaient leur motif avec des formes et des couleurs « ressenties ». Puis j'ai regardé du côté des artistes occidentaux bien avant ceux qui seront vraiment influencés par la peinture chinoise ou japonaise comme notamment Van Gogh. C’est là que j’ai découvert l’œuvre de Turner, qui m’a conduit vers celle de John Ruskin puis vers cet incroyable artiste américain Thomas Moran et notamment son aquarelle de 1874 « The Great Blue Spring of the Lower Geyser Basin » aux couleurs sorties de nulle part ! Aujourd’hui bien longtemps après ces découvertes d’étudiant, l’émotion est intacte.
Oui, si on tient compte du fait que l’aquarelle est toujours à l’origine de mes activités picturales. Pour la peinture en plein air c’est une technique indispensable. Mais j’ai aussi une pratique picturale à l’acrylique avec des sujets plus ou moins narratifs.
C’est un peu vrai. D’ailleurs, très tôt j’ai eu du mal à me définir un atelier fixe tant j’éprouvais du plaisir à changer d’endroit pour peindre. Être en pleine nature pour peindre, donne des sensations particulières. On est pas vraiment dans l’urgence, mais il faut rester concentré face à son sujet et ses choix. La luminosité et les couleurs de l’environnement changent rapidement. Il faut jouer avec sa pendule !
En exploitant ce que j’ai appris de la peinture chinoise, je me laisse guider par mes choix et mes sensations du moment face au motif. Ce n’est pas prémédité. Quand je trouve un lieu, que je nomme « mon atelier éphémère », je ne sais absolument pas ce que je vais faire. En badigeonnant sur des bouts de papier, peu à peu, un sujet pictural prend forme. Parfois on retrouve assez bien le motif, parfois ce n’est plus qu'une représentation de sensations. Mais pour moi, il s’agit bien de paysages peints.
J’ai vécu en partie dans les alpes maritimes. Les souvenirs d’enfance du jardin de mes grands-parents sont omniprésents. Tout comme ces balades dans l’arrière-pays que le vert, le bleu, les ocres, etc... ne quittent jamais même en hiver. Plus tard j’ai découvert un paradis avec les calanques, puis plus loin dans les terres, la garrigue de la région d’Uzès. Et les découvertes se sont prolongées jusqu’à la « Costa Brava ». Pour résumer : on fait souvent mieux ce que l’on aime.
C’est une activité d’atelier d’intérieur sur grand format qui s’étale, pour chaque œuvre, sur plusieurs semaines de travail. Ce sont ces œuvres réalisées à l’acrylique. J’ai cessé de peindre à l’huile peu après la fin de mes études d’art. Alors que mes aquarelles expriment surtout le ressenti d’un motif, avec mes toiles à l’acrylique je prends le temps pour raconter des histoires. Elles peuvent être explicitent, plus ou moins définies, dissimulées dans des détails, etc. Je n’ai pas de cadre permanent mais elles sont issues de nos réalités quotidiennes. Bien souvent elles sont réalisées à partir de commandes avec une sorte de cahier des charges.
Sur les sentiers méditerranéens.
Peindre sur le motif, à l’extérieur, est un élément essentiel de ma démarche. Mes aquarelles sont presque toujours réalisées intégralement sur place. Parfois, elles sont achevées à l’atelier quand les conditions climatiques sont défavorables ou lorsque l’application de certains effets nécessite plus de matériel.
Devant la feuille, il faut être prêt et déterminé car l’aquarelle est un mélange de gestes maitrisés et d’accidents sur lesquels on peut difficilement revenir. Il faut s’avoir s’arrêter à temps pour éviter les excès d’eau et de couleurs. Lorsqu’une peinture semble convenir alors je la cultive. Mes séries naissent ainsi.
Lorsqu’il s’agit de peintures à l’acrylique, souvent de grand format, le travail se déroule en deux temps. La première étape en extérieur consiste à ébaucher sur plusieurs feuilles, au crayon et à l’aquarelle, les caractéristiques du sujet. Dès le retour à l’atelier, je démarre la seconde étape de réalisation sur toile.
Il y a souvent une distance entre la réalité du sujet et sa représentation, allant parfois jusqu’à un résultat proche de l’abstraction. Cela n’est jamais prémédité car seules les circonstances du moment définissent les orientations plastiques. Mes gammes de couleurs évoluent avec le temps mais restent très larges.
Et il y a la peinture narrative…
Un autre volet de ma pratique artistique concerne la peinture narrative. Il s’agit d’un univers pictural bien éloigné des paysages méditerranéens. Cette activité, qui se déroule uniquement en atelier, consiste à revisiter des narrations anciennes et de les plonger dans la tourmente de notre monde contemporain. Ces peintures (entre 1,30 et 2,00 m sur le plus petit côté), sont réalisées sur commande. Je crée des scènes rappelant la peinture d’histoire en puisant dans les siècles passés du 15ème au 19ème.
Même si j’ai été formé aux techniques de la peinture à l’huile, je préfère utiliser l’acrylique combinée à toutes sortes de médiums, de gels, etc.
Le mur et ses ouvertures racontent des histoires…
Mes premières activités picturales, réalisées à la peinture à l’huile, concernaient les ouvertures murales qui restaient désespérément fermées ou presque, laissant entrevoir parfois un “filet” du monde extérieur. J’alternais plusieurs démarches autour du désir, du caché, de l’indécis, des limites etc. Peu à peu les murs ont disparu, les récits se sont étoffés dans des cadres aux contours incertains.
Adhérent à “La Maison des Artistes“